dimanche 13 avril 2008

Les élections en Italie

Comme vous le savez, l’Italie a eu des élections anticipées cette année. J’ai eu l’occasion de me rendre compte que la manière d’organiser des élections fait partie intégrante d’une culture. Ca fait un moment que je me dis que je dois faire un message sur les élections et au final, je n’y comprenais pas grand-chose. Les élections ici quand on est étranger, c’est un vrai casino. Heureusement, mon colloc' Fabio a été là pour éclairer ma lanterne.

Déjà, il ne s’agissait pas d’une élection mais de cinq ! Si je ne me trompe pas, les Italiens ont voté pour : la chambre de députés, le sénat (pour ceux qui ont plus de 25 ans), pour la mairie, pour les conseillers municipaux et pour la province (=département). Vous avez cinq listes de couleurs différentes, vous devez barrer le symbole du parti pour lequel vous votez et inscrire le nom du candidat en face (bof niveau anonymat mais soit). Et pour faire ça, on a deux jours. La fac a été fermée lundi et mardi, comment ça je ne fous rien en Italie?

On a vu fleurir des affiches avec le symbole des partis barré en grand. Au début, on croit que c’est les militants du parti adverse qui ont fait le coup et puis on se rend compte que toutes les affiches sont comme ça. Ensuite on fait la pub du candidat et bien sûr, on précise la couleur de la carte sur laquelle on doit écrire son nom, ce serait dommage de se tromper !

Qu’on ne mette pas en doute mon impartialité, je vous montre un exemple neutre… quoique ! C’est une affiche que j’ai vue dans le Trastevere.


« … Laisse-toi ensorceler [on se tutoie facilement en Italie]

A la commune – carte bleue

Barre Liste de la Chouette Ecrit Potter »

Vous devez le savoir, c’est le parti-coallition de Berlusconi, il Popolo della libertà qui a gagné les élections. Il Cavaliere comme on l'appelle, a crée un genre d’UMP plus large, du genre avec le cousin italien de Philippe Devillier en plus laissant quand même le cousin de Le Pen dehors. En deuxième place est arrivée la coallition du centre, il Partito Democratico dirigé par l’ancien maire de Rome, Walter Veltroni.

Le paradoxe, c’est que Berlusconi est devenu Presidente del Consiglio parce que sa coalition est majoritaire alors qu’en prenant les partis individuellement, c’est Veltroni qui aurait dû devenir President du Conseil puisque le Parti démocrate est arrivé en tête. C’est une anomalie électorale qui fait grincer des dents.

Au final six partis sont présents au parlement contre une quinzaine avant, ce qui devrait donner à l’Italie plus de stabilité politique. Pour la première fois, aucun socialiste et surtout aucun communiste n’est au parlement, les deux partis n’ayant pas eu assez de voix.

Beaucoup de jeunes Italiens (ceux que je fréquente) sont inquiets de voir revenir Berlusconi mais s’ils admettent que le gouvernement de Prodi était trop instable pour durer. Les politiciens italiens sont de plus en plus âgés et ne laissent pas vraiment la place aux plus jeunes. Veltroni avec sa cinquantaine d’années fait figure de « gamin » sur la scène politique.

Au passage, les clichés disent vrai : Berlusconi a la main mise partout et ça se sent qu'il a la moitié des chaines de télé...

J’espère vous avoir rendu une image fiables des élections ici, je vous ai au moins fait part de ce que j’en ai compris.

4 commentaires:

Maï a dit…

Pour élire les sénateurs il faut avoir plus de 25 ans, ou bien les candidats doivent avoir plus de 25 ans ?

Flam' a dit…

Ce sont les électeurs qui doivent avoir plus de 25 ans. C'était la grande discussion à la fac entre ceux qui pouvait voter pour le Sénat et les autres ; c'est comme ça que je l'ai su.
Les limites d'âge pour être candidat, je ne les connais pas.

Anonyme a dit…

Et ton nouveau maire alors, il te plaît ? lol

L'autre jour à la radio, le journaliste français qui faisait son portrait parlait d'ancien néo-fasciste, mais le journaliste de la Repubblica interrogé le disait de "centre droit" mdr... Alors, il a retourné sa veste à ce point ce monsieur dont j'ai oublié le nom, ou bien les Italien et les Français n'ont vraiment pas la gauche et la droite au même endroit ? lol

Flam' a dit…

Ce Monsieur s'appelle Alemanno mais j'ai oublié son prénom...

Il faut savoir qu'en Italie, les politiciens sont très "mobiles". Ils retournent leur veste comme ça les arrange. C'est véridique, ça m'a été expliqué par un prof pas plus tard qu'avant-hier. Si vous prenez les communistes des années 1970, aujourd'hui, ils sont soit communistes (normal quoi!), soit centre gauche (Veltroni pour ne pas le citer), soit conseiller personnel de Berlusconi... (j'ai oublié le nom du type en question)!

Leur vie politique est un tel bazar qu'eux-même n'y comprennent rien. Même les Italiens ont du mal à définir qui est plus à droite ou plus à gauche. Officiellement, le parti de Berlusconi est celui qui est le plus au centre des partis de droite...

C'est peut-être pour ça qu'Alemanno a été défini comme étant de centre-droite par le journaliste italien. Et il a été qualifié de "néo-fasciste" comme on a dit en France que Sarko est fasciste... quoique dans le cas italien, c'est peut-être possible! :-p